Connaissez-vous une mission qui nécessite une activité de 365 jours par an, 24h / 24 ? C’est l’engagement constant et ininterrompu d’une organisation qui gagne à être connue et, surtout, valorisée : la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). Alors que l’association a récemment ouvert ses portes au grand public, elle accueillait vendredi dernier une vingtaine d’adhérents du Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie pour un petit dej’ en toute convivialité. Présentation d’une organisation qui pourrait vous sauver la vie…
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Petite histoire de la SNSM…
Tous les marins francophones la connaissent, tous les marins calédoniens la soutiennent – ou devraient le faire ! La SNSM Nouméa a été créée en 2004 comme héritière de l’association « Secours Sauvetage en Mer » (SSM), une ancienne union de plaisanciers dotée d’un petit « cata » à moteur qui sauvait des vies sur le lagon. C’est à la suite d’un regrettable accident que les collectivités ont décidé de structurer localement le sauvetage en mer et de soutenir la création de la 232ème station de sauvetage en mer. La SNSM calédonienne a ainsi deux principales missions : « la sauvegarde de la vie humaine » et « l’assistance matérielle », sans oublier ses rôles connexe mais cruciaux de sensibilisation et de surveillance, notamment lors des grands événements maritimes.
Après plus de vingt ans d’existence, cette organisation a évolué et se structure aujourd’hui autour d’un siège qui élit à la fois le Président et le « patron titulaire » mais qui repose également de nombreux bénévoles répartis entre deux postes : l’équipage et la logistique. Alors que le Prez’ remplit la fonction « d’animation de la station et de la gestion des bénévoles et de l’administratif », le patron est, pour sa part, en charge de la formation et de la maintenance opérationnelle des bénévoles ainsi que de l’entretien opérationnel des « moyens », comprenez les bateaux, pour, entre autres, coller à la réglementation légale.
« En cas de pépin, c’est le patron titulaire qui est responsable : une lourde charge qui pèse sur les épaules du patron titulaire… »
Jean-Philippe Vollmer, anti-pépiniériste…
Aujourd’hui, l’association est financée en partie par les collectivités, par « l’organisation centrale » mais également par des généreux donateurs, entreprises et particuliers, ainsi que par la facturation de ses missions d’assistance matérielle. Grâce à ces rentrées financières, elle boucle son budget annuel de 5 millions de francs. Marc Sabatier, futur Président, de préciser néanmoins : « … auxquels il faudrait ajouter, s’il fallait les payer, environ 80 millions pour le temps passé pour les bénévoles ! ».
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Un réseau de sauvetage implanté dans tout le territoire
« Nous n’avons jamais refusé une mission de sauvetage ! », indique fièrement Jean-Philippe aux adhérents, sages comme des images ; aussi, chaque année, la plus grosse station des Outre-mer – cocorico ! – réalise plus d’une soixantaine d’opérations de sauvetage et des dizaines de sessions d’entraînements et de formations pour et par les bénévoles de l’équipage. Un équipage d’environ six personnes, sous astreinte continue, composé d’un patron de mission, de sauveteurs – nageurs de bord, de canotiers et autres chefs de pont, bref, de toutes les compétences minimales nécessaires au sauvetage des naufragés et autres accidentés du lagon.
« Aujourd’hui, la station de Nouméa, c’est deux moyens : la vedette orange « Nautile » de 16 mètres et notre semi-rigide d’environ 7m50 sur remorque. », ajoute Jean-Philippe sous le regard de Marc, qui remplacera bientôt Raphaël Riquet. Aujourd’hui 35 bénévoles « équipage » sont d’astreinte lorsqu’ils le signalent sur l’application dédiée et une quinzaine d’autres concourent à la logistique et aux actions de sensibilisation. Il faut dire que la station de Nouméa couvre une large zone, de la Baie de Saint-Vincent jusqu’au Canal Woodin, axe Kouaré pour la mission d’assistance au matériel, en ajoutant l’Île-des-Pins et la Côte Oubliée pour l’assistance aux personnes ;
« C’est déjà une vaste zone mais nous intervenons parfois beaucoup plus loin, sur demande du COSS NC (ex-MRCC) qui a la charge de l’action de sûreté en mer en Nouvelle-Calédonie ».
Jean-Philippe Vollmer… « pleine mer »
Mais la SNSM en Calédo, c’est également un réseau de stations qui intègre Boulouparis, qui a récupéré l’ancienne vedette « Croix du Sud » pour couvrir la zone « Baie de Saint-Vincent – Bourail », Koumac et son stabicraft « Kumac » sur remorque, pour le grand nord, Thio et son semi-rigide pour assister la Côte Oubliée, mais encore Lifou qui vient tout juste de rouvrir pour secourir les marins des Loyautés. Un vrai réseau de bénévoles prêts à donner leur vie pour sauver la vôtre…
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SNSM is looking for YOU !
Alors que la station de Nouméa forme entre 12 et 15 nouveaux bénévoles par an, le « turn-over » reste constant « car l’engagement pour la SNSM est atypique et conséquent : il nécessite beaucoup de temps et un professionnalisme sans faille » ; aussi, l’équipe est à la recherche constante de bénévoles prêts à s’engager ! Seuls critères pour faire partie de l’équipage : habiter à moins de 15 minutes de la station, disposer du permis côtier et du PSC1… et aimer la mer, évidemment !
Pour le reste, vous serez formés sur place ; d’ailleurs, la SNSM Nouméa planche actuellement sur un nouveau projet : la surveillance par drone pour intégrer l’outil dans ses recherches. S’impliquer au quotidien et se renouveler, encore et encore, pour sauver des vies sur l’eau, une belle raison d’être pour la SNSM et ses bénévoles.
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