Les activités sportives en Nouvelle-Calédonie sont nombreuses, particulièrement sur l’eau. Le lagon offre des conditions idéales pour tous les amoureux de sport de glisse. Et quelques passionnés ont décidé de faire de leur pratique leur métier. C’est notamment le cas d’Audoin Hiltenbrand, le jeune professionnel de wingfoil calédonien.

D’ailleurs, on s’y perd avec tous ces sports… Le wingfoil, c’est la nouvelle discipline dont tout le monde parle ! Alors que le pratiquant se trouve sur une planche de foil, il tient à bout de bras une aile lui permettant de « rider » les vagues ou de faire des figures de freestyle. Lancé officiellement en juin 2019, Audoin a sauté sur l’occasion pour faire de cette activité son sport fétiche. Adepte de tous les sports de glisse, le jeune pro est en recherche active de sponsors pour continuer de vivre son rêve : atteindre les premières places des classements mondiaux en course de wingfoil !

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Bonjour Audoin et bienvenue sur NeOcean. Wingfoil rider pro à 23 ans et pas mal de voyages dans les plus beaux spots du monde. Est-ce que tu peux expliquer à nos lecteurs ton parcours ?

Salut NeOcean ! J’ai vingt-trois ans, je suis passionné de sport de glisse et, en effet, j’ai pu aller visiter pas mal de très beaux endroits grâce à ça. Je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie à l’âge de trois ans, et un an après, mon père m’apprenait à surfer en Australie. Originaire d’Arcachon, j’ai baigné tout petit dans l’univers de la mer, du vent et des sports de glisse qui vont avec. Le surf est devenu une passion, j’aime particulièrement la sensation de glisser dans les vagues.

Puis à dix ans, j’ai découvert un autre sport, le kitesurf que j’ai pratiqué en compétition jusqu’à mes quatorze ans environ. Je pratique aussi le wakeboard et j’aime le ski et le snowboard – même si la neige est relativement rare ici – ! Puis, en 2019, quand le wingfoil est apparu, je m’y suis consacré entièrement, je sentais le potentiel de ce sport. Me voilà, quatre ans après, à participer pour la deuxième fois au Championnat du monde ! L’année dernière, j’ai fini 16e mondial et cette année, j’espère atteindre le TOP 10.

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Petit tube ! © Nancy Tuyen

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Comment devient-on rider professionnel de wingfoil ? Quels sont les enjeux auxquels tu fais face ?

Ces dernières années, à force de participer à des compétitions, je me suis professionnalisé. J’ai obtenu l’année dernière, grâce à ma participation au Championnat du monde, le statut d’Athlète de Haut Niveau. Pour participer aux compétitions internationales, il me faut des sponsors. C’est la partie compliquée pour moi, notamment en ce moment ! En effet, je dois trouver des gens qui veulent bien m’aider financièrement pour les déplacements, que ce soit au niveau des billets d’avion, des logements, de la vie sur place, etc.

Heureusement, j’ai déjà quelques sponsors qui me soutiennent aujourd’hui : DUNA, une marque de vêtements écoresponsables ; Eleveight qui me fournit tout mon matériel de wingfoil ; SeventyOne Percent, une marque de crème solaire écoresponsable et enfin Patrimonium Immobilier qui a décidé aussi de me soutenir cette année. Le nouveau dans l’aventure c’est La Lunetterie des Cocotiers ! J’ai bien conscience que la situation économique en ce moment est compliquée pour les entreprises… Pourtant, j’espère vraiment que d’autres vont vouloir travailler avec moi pour que je puisse continuer mes compétitions. Être sponsor ce n’est pas simplement faire du mécénat, cela peut aussi prendre la forme d’un partenariat avec du marketing d’influence et ça devient donnant-donnant.

Au-delà de ces aspects formels, être un sportif de haut niveau signifie que je m’entraîne beaucoup et régulièrement. Je suis sur ma planche environ quatre fois par semaine, sans compter les fois où je sors pour le plaisir. Je n’ai pas de coach, je me prépare un peu en autodidacte. Puis il y a la compétition en elle-même : se déplacer dans le pays, s’inscrire, prendre son dossard et les auto-collants pour ses voiles, aller au « skipper meeting » pour écouter les règles de sécurité et les règles de la course… Ça reste un sport relativement dangereux, un petit rappel n’est jamais de trop ! Puis c’est l’épreuve. Je concours pour des courses de vitesse, je ne suis pas très porté sur le freestyle. Les épreuves sont composées de huit courses de 8 à 9 minutes, avec douze concurrents. C’est assez intense !

Ce qui me plait le plus dans ce sport, c’est le côté « volant ». J’aime beaucoup les sensations que la vitesse apporte, c’est relativement grisant. J’adore surfer les vagues en wingfoil… En Nouvelle-Calédonie, il y a quelques spots sympas : la barrière déjà, car il y a souvent de bonnes vagues. Sinon Ténia, il y a des vagues de trois mètres parfois, c’est un gros shoot d’adrénaline, c’est hyper stimulant… Et puis ce qui me plait dans la compétition c’est le fait de se dépasser et d’aller chercher ses propres limites. À chaque nouvelle course, tu te confrontes à des concurrents vraiment forts et qui en veulent autant que toi. Ça me permet de m’améliorer et de rester humble.

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Tube ou pas, Audoin s’éclate sur l’eau © Audoin Hiltenbrand

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Tu passes le plus clair de ton temps sur l’eau. Quel est ton rapport à l’environnement marin ?

C’est clair, j’adore l’eau ! J’ai toujours vécu proche de la mer, elle fait partie de mon environnement et de mon identité ! J’ai passé quelques semaines à Paris et ça a été tellement dur de ne pas voir la mer… Je trouverais ça impossible de ne pas aller à l’eau plus d’une journée. Ça m’arrive, je ne vais pas dire le contraire, mais que ce soit pour le sport ou pour le plaisir, je suis très souvent à l’eau.

De plus, je suis d’une génération qui a grandi avec la prise de conscience écologique. La société en parle de plus en plus et je suis très sensible à cette cause. Je suis conscient que les océans sont les garants de notre avenir. Il regorge d’énormément de richesses naturelles et il est un maillon de l’équilibre. Du coup, il me semble logique d’avoir des sponsors écoresponsables qui suivent cette démarche.

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Quand il n’est pas dans la mer, Audoin participe tout de même à sa protection © Audoin Hiltenbrand

D’un point de vue personnel, je participe aussi régulièrement à des actions menées par des associations de protection de l’environnement. Je fais du « beach cleaning » : beaucoup de nos plages sont encore sales et polluées… Ouméo est un bon exemple : c’est tellement dommage, tous ces déchets se retrouvent dans nos océans : nous en payons tous le prix. Nous devons protéger les océans et cela passe par une prise de conscience : nous avons besoin de la mer pour survivre.

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Ok il préfère la vitesse, mais il n’est pas contre une ou deux petites figures… © Audoin Hiltenbrand