C’était le dernier concours de pêche de l’année et il était organisé par le Cercle Nautique Calédonien. Vingt bateaux étaient engagés au large du Caillou, pour deux jours de pêche au gros. De la passe de Mato jusqu’à celle de Uitoé, les amoureux des pélagiques ont sorti les cannes et les hameçons.
Malgré les fortes rafales de vent, la centaine de marins a pris du plaisir à naviguer et surtout à pêcher du gros poisson. Vainqueur par K.O de cette deuxième édition : l’équipage de Liloo face à un marlin noir de 239 kg.
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La course aux marlins
C’est le concours le plus attendu par les pêcheurs calédoniens et surtout le mieux doté du Caillou. Le « prize money » dépasse le million de francs. Objectif du week-end : pêcher le plus gros et surtout le plus lourd poisson.
Initialement prévu le week-end du 9 et 10 décembre, le concours a dû être décalé en raison des mauvaises conditions météos. Au lieu de trente bateaux, c’est finalement vingt bateaux qui ont pris la mer. Le samedi était une journée de ralliement, avec des équipages qui ont pêché principalement au large de Nouméa. Tous avaient un port d’attache différent, que ce soit Moselle, le CNC ou bien Port Ouenghi.
« Dès le matin, à 6h20, on a enregistré le premier marlin relâché. La particularité de ce concours, c’est qu’on offre aussi un prix aux bateaux qui ont relâché le plus. Ça donne un classement release » explique Frédérick Mignard, directeur du concours. Au total, trois marlins ont été relâchés et six ont été pesés. Le plus gros ce jour-là a fait pencher la balance avec ses 220 kg, grâce à Henry et Tommy Papin sur Little Boat. Mais ce n’était pas le plus gros du week-end…
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Marlin l’Enchanteur
Le lendemain matin, dès le lever du soleil, les équipages avaient rendez-vous à 5h près de l’îlot Brun, pour un départ en ligne. « On donne le top départ et vous avez vingt fous furieux qui partent dans tous les sens ! » rigole Frédérick Mignard. La flotte s’est naturellement partagée en deux groupes égaux : une partie a mis le cap sur le Sud, entre la passe de Tombo et Mato tandis que l’autre moitié a préféré la passe de Dumbéa jusqu’à Uitoé. A chacun sa stratégie et elle a payé pour Fabien Haas et son équipage, qui ont ramené le plus gros et le plus lourd poisson.
À 5h40, on a eu le départ du marlin sur la canne. On a eu trois heures de combat avant de le ramener au bateau. C’est assez fatiguant, surtout la première heure car il a beaucoup d’énergie.
Fabien Haas, pêcheur vainqueur
Fabien est épuisé par le poids mais il n’a pas le droit de passer le relais à un coéquipier : c’est la règle. Son acharnement finit par être récompensé : le marlin noir a perdu son combat. « C’est un moment magnifique de voir ce spécimen dans l’eau, de le voir arriver sous le bateau en vrai » confie Fabien avec émotions. Le trentenaire pêche depuis deux ou trois ans et capturer un marlin est une grande première pour lui et pour son équipage.
Et quand il faut remonter un gros bébé de 239 kg, trois marins valent mieux qu’un ! C’était sans compter la solidarité des pêcheurs voisins. Un autre bateau qui concourait a offert son aide à l’équipage de Liloo. Il a chargé « la bête » sur son caillebotis pour le ramener à bon port. Un pour tous, et tous pour le marlin !
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