Les coraux, joyaux sous-marins de notre planète, sont en péril. Cette information circule et elle est reconnue depuis maintenant plusieurs années. Alors, dans l’optique de renforcer la protection de ces animaux marins, une coalition de quarante-cinq pays s’est réunie et s’est engagée à investir près de douze milliards de dollars d’ici 2030 pour la conservation et la restauration de ces récifs.
À notre échelle locale, cette démarche vient faire écho au projet d’extension des réserves du Parc Naturel de la Mer de Corail. L’objectif de ce dernier est de quasiment tripler la superficie bénéficiant d’un haut niveau de protection, passant de 10% à 25,5% de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie. Focus sur une initiative internationale nécessaire et urgente.
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Une dégradation qui ne date pas d’hier
Dans le monde sous-marin, une crise silencieuse se déroule : l’état préoccupant des récifs de corail. Plusieurs facteurs y contribuent. Tout d’abord, la pollution, qu’elle soit d’origine terrestre ou marine, exerce une forte pression sur ces écosystèmes fragiles. Aussi, le changement climatique provoque « canicules sous-marines » dévastatrices se traduisant par un blanchiment des coraux. Un exemple flagrant est la Grande Barrière de Corail qui a subi cinq épisodes climatiques majeurs en 1998, 2002, 2016, 2017 et 2020, entraînant la perte de plus de la moitié de sa surface corallienne.
Cette année, de nombreux blanchissement ont déjà été constatés, que ce soit en Floride ou même ici en Nouvelle-Calédonie. Une crainte supplémentaire s’installe : que le pire soit à venir avec le phénomène climatique El Niño, ce « petit garçon » capricieux. Les experts avertissent alors que si des mesures immédiates ne sont pas prises, nous pourrions perdre ces joyaux marins irremplaçables. Des actions sont nécessaires à l’échelle mondiale pour protéger ces précieux récifs et leur biodiversité exceptionnelle.
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Une levée de fond inédite
Ainsi, dans le but de protéger les récifs coralliens menacés par le changement climatique, une coalition de 45 pays, qui abrite la majorité de ces récifs mondiaux, a récemment annoncé son engagement à collecter 12 milliards de dollars – soit environ 1 360 000 000 XPF – d’ici 2030. Ces récifs, bien qu’ils ne représentent qu’une fraction minime des fonds marins (moins de 1%), abritent plus de 25% de la biodiversité marine, soulignant ainsi l’urgence de leur préservation.
Cette initiative, baptisée « Coral Reef Breakthrough » et lancée par l' »Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens » (ICRI) établie en 1994, a pour objectif de doubler la superficie des récifs coralliens sous protection, passant ainsi de 60 000 km2 actuellement à 120 000 km2 au cours des sept prochaines années. De plus, elle vise à restaurer environ 10 500 km2 de ces écosystèmes fragiles.
« Cet investissement nous permettra une gestion plus efficace des récifs coralliens, y compris pour la qualité de l’eau, des zones côtières et des réglementations locales et régionales »
Une annonce de l’initiative qui montre un objectif multiple.
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Une goutte d’eau dans un océan de coraux
Bien que cette contribution représente un geste louable, il est essentiel de reconnaître qu’elle ne représente qu’une infime portion des ressources requises pour préserver nos océans. En effet, une étude menée en 2020 a évalué à 174,5 milliards de dollars par an les investissements nécessaires pour garantir une protection plus globale de ces précieux écosystèmes marins. Ainsi, cette action ne constitue qu’une petite goutte d’eau dans l’immensité de l’effort financier requis pour préserver nos océans. Toutefois, chaque action compte !
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