La semaine dernière, nous vous parlions des colosses des mers : les volcans sous-marins. À cette occasion, nous avons pu alors échanger avec Philipson Bani, chercheur à l’IRD au laboratoire « Magmas et Volcans ». Si ses recherches sont principalement axées sur les volcans terrestres, il nous en a appris plus sur leurs cousins des abysses. Un chat est un chat et un volcan est un volcan après tout !

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Bonjour Philipson et bienvenue sur NeOcean ! Peux-tu commencer par te présenter à nos lecteurs ? 

Bonjour NeOcean, je me présente, Philipson Bani chercheur à l’IRD au sein du laboratoire « Magmas et Volcans ». Mes recherches sont principalement axées sur les volcans terrestres. Je suis spécialisé dans les émissions libérées dans l’atmosphère et générées par ces derniers. Mon travail consiste à étudier les phénomènes se déroulant sous la surface terrestre, notamment au niveau des réservoirs et conduits magmatiques, en analysant les émissions volcaniques. J’essaie de capturer et d’analyser les signaux transmis par ces émissions afin d’anticiper les changements de comportement d’un volcan actif. 

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Ton domaine d’étude s’axe principalement autour des volcans terrestres mais qu’est-ce qui amène aujourd’hui les chercheurs comme toi à s’intéresser davantage aux volcans sous-marins ? 

Tous les volcans qu’ils soient terrestres ou sous-marins sont liés aux mêmes mécanismes de formation : divergence des plaques, convergence des plaques et points chauds. Cependant, on estime aujourd’hui qu’au moins 75 % des volcans actifs se trouvent sous les océans, souvent à des profondeurs difficiles d’accès pour la plupart des chercheurs. C’est l’une des raisons pour lesquelles notre activité se concentre principalement sur les volcans sous-marins situés dans les eaux peu profondes.

Il est fascinant de constater comment la vie s’épanouit en étroite relation avec les volcans sous-marins. Il est donc pertinent de mieux comprendre les processus volcaniques qui favorisent la création d’écosystèmes. Bien que de nombreuses recherches soient en cours à ce sujet, les mécanismes précis favorisant le développement de la vie n’ont pas encore été clairement élucidés. Nous ne connaissons en détail qu’un nombre limité de volcans actifs sous l’eau, mais combien y en a-t-il exactement ? Sont-ils tous capables de générer de la biodiversité, et si oui, pourquoi et comment ? Toutes ces questions sont passionnantes et méritent d’être approfondies par des travaux de recherche.

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As-tu quelque chose à ajouter au sujet de ces monts marins ? 

Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, mais cela nécessite également davantage de recherches. Il serait bénéfique d’avoir plus d’étudiants et de chercheurs intéressés par ces volcans, car de nombreux aspects restent encore inconnus. Si davantage de personnes se tournent vers ces sujets, nous pourrons accroître nos connaissances. Cependant, pour cela, il est également nécessaire de disposer de moyens…

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