Alors que nous venons de rencontrer un champion du monde de stand up paddle calédonien, Titouan Puyo, nous voulions aussi rencontrer son compère et son concurrent, Noïc Garioud. À seulement 21 ans, il est déjà champion du monde en 2021 de SUP en sprint et en technical race et il collectionne les titres sur les compétitions internationales. Super dynamique et toujours le mot pour faire rire, Noïc est une boule d’énergie qui s’entraine tous les jours, en salle ou sur l’eau. Découvrez ses réponses aux trois questions de la rédac’ !

Ça, c’est le sourire d’un champion ! © Eurotour

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Salut Noïc et bienvenue sur NeOcean ! On adore rencontrer des champions. Peux-tu te présenter à nos lecteurs en quelques grandes dates clés ?

Salut NeOcean ! Je m’appelle Noïc Garioud, j’ai 21 ans. J’ai commencé le Stand Up Paddle très jeune. Mon père m’a mis sur une planche de surf tout petit, vers mes cinq ans. De fil en aiguille, je me suis mis à la rame et à faire des downwinds. L’objectif c’était toujours la glisse ! Même si on ne pouvait pas surfer, on voulait tout de même glisser.

Bon, ce n’est pas la même chose sur le plat du port mais quand il y a du vent, les downwinds ne sont pas loin ! Les entrainements se sont donc enchaînés et c’est devenu mon sport de prédilection. Avec quelques bons copains, comme Clément Colmas – ou Titou mais il faisait déjà ça depuis plusieurs années –, nous avons voulu aller nous frotter aux plus expérimentés lors des compétitions internationales. Nous avons commencé par l’Australie et quand j’ai commencé à « scorer », le SUP est devenu plus qu’une passion pour moi.

À votre avis, lequel de ces trois hommes est Noïc ? Petit indice, il a l’avant-bras tatoué… © Eurotour

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On dit parfois que la compétition se gagne avant d’y participer : comment se prépare-t-on à un championnat ? Parle-nous un peu de ton parcours pour arriver sur les plus hautes marches du podium.

J’ai deux préparateurs : un sur l’eau et un en salle. Il y a une préparation physique en fonction de sa pratique. Par exemple, mon truc en SUP, c’est le sprint sur le deux-cents mètres. C’est là que je m’éclate le plus. Du coup, je vais avoir une préparation en salle qui favorise l’explosivité et une autre sur l’eau en fonction de l’objectif. Je ne m’entraîne pas que sur du sprint bien sûr, les compétitions sont plus rares. Je pratique aussi sur la longue distance et de la « technical race ». Ce type de course se fait sur des distances assez courtes, d’un à cinq kilomètres, et on y trouve des virages, des passages au sable, des relances… Mes préparateurs sont là pour prévoir mes sessions en fonction de la compétition afin que je devienne le plus performant possible. En gros, je ne gère rien, j’exécute ce qu’ils me disent !

J’ai fait beaucoup de compétitions du tour d’Europe où j’ai gagné plusieurs. Je suis deux fois champion du monde en 2021, en sprint et en course technique et vive champion du monde longue distance en 2021. C’est Titouan qui a fini premier ! Je suis aussi champion de la Hood River en 2018 et 2019.

Trouvez Noïc… © Eurotour

Honnêtement, être champion signifie surtout une sacrée rigueur d’entrainement pour rester au top ! Je bosse à côté, je travaille avec mon père dans un commerce, ce qui finalement me laisse une plus grande liberté pour gérer mes horaires d’entrainements. Quand j’ai besoin de deux heures pour ramer, je sais que je peux compter sur mon lui pour me remplacer. Et inversement !

Maintenant, il y a mon petit frère, Vaïc, qui suit le mouvement aussi et qui commence à être très bon ! On a du mal à s’entraîner ensemble en semaine puisqu’il est encore dans ses études mais on essaie de se faire ça le week-end. Je n’attends qu’une chose, c’est qu’il me dépasse pour qu’il prenne la relève et moi, ma retraite ! Je suis passionné de SUP mais je ne veux pas non plus que ça devienne une contrainte. Il faut que cela reste du plaisir avant tout. J’envisage peut-être de calmer un peu le jeu des compétitions l’année prochaine et me concentrer sur le tour d’Europe ou sur les mondiaux.

Les inséparables frères compétiteurs : les Garioud sont prêts ! © Noïc Garioud

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Quand on pratique un sport nautique et qu’on est calédonien, on a forcément un rapport fort à la mer. Que représente l’océan pour toi ?

© marioentero – eurotoursup

Je suis né dans la mer ! Aujourd’hui, quand je pars en Europe, je ne fais pas plus d’un mois. Je l’ai fait par le passé et en fait, je n’y arrive plus ! Faire un mois en métropole c’est trop, le lagon me manque ! Oui, il y a la mer ou l’océan, mais ce n’est pas la même chose… Ce n’est pas ma mer !

Pourtant, il y a des jours où je ne rame pas. Il faut aussi des moments de break et puis… je n’ai pas toujours envie de ramer ! Pour autant, je prends le bateau, on barre en mer plonger, surfer ! Retour à mes premiers amours… C’est hyper important de varier les activités et les sports, il ne faut pas rester dans ces routines d’entrainements qui sont quotidiennement les mêmes… Ça peut vite faire péter un câble !

Dans tous les cas, la mer m’a tout offert ! C’est grâce à elle qu’à 21 ans, j’ai déjà fait six fois le tour du monde et visité trente-cinq pays… Je ne peux pas l’oublier et surtout, je ne peux pas me passer d’elle !

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