C’est de – très – bon matin que nous avons rencontré un des membres de la Ligue de Va’a et de Canoë-Kayak, Benjamin Legavre, à sortie de l’entrainement. Au bord de l’eau et tandis que Nouméa s’éveille, nous avons discuté compétition avec un de nos champions locaux. Va’a, kayak, surfski et autres sports nautiques sont au programme de notre rencontre.
Ce qui ressort le plus de notre conversation, c’est l’énergie sportive et la gentillesse que Ben transmet ! Amoureux de la mer, des sports de rame et de glisse, vous avez pu l’apercevoir dans les rues de Nouméa en skate ou sur l’eau lors de compétitions locales… et internationales ! S’il reste humble vis-à-vis de ses médailles, il y a fort à parier que ce compétiteur relèvera tous les défis sportifs de cette année chargée !
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Salut Ben, bienvenu sur NeOcean ! Comment va le champion en cette période un peu troublée pour les sports nautiques ?
Salut NeOcean et merci de me recevoir ! Oui tout va bien – mieux – maintenant que nous pouvons à nouveau nous entraîner sur l’eau ! Cette période de césure à cause de la crise requin a été un peu longue, je passe beaucoup de temps à l’eau habituellement.
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On t’a aperçu faire de la wing, du paddle, du surf, du foil, du kayak et même du skate dans Nouméa et ses alentours ! Tu es un adepte de tous les sports de glisse ! D’où te vient cette passion ?
Depuis tout jeune, les sports de glisse ont toujours été associés à du « kiff » pour moi. Enfant et adolescent, je suis tombé dans une troupe de copains qui aimaient, eux aussi, pratiquer ces disciplines. Avec cette bande, nous testions un peu tout : le skate, le surf, le kayak… Au fil des années, j’ai poursuivi la pratique de ces sports et je me suis perfectionné dans certains.
Lorsque je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie, j’ai continué à toucher à tout mais surtout à découvrir d’autres sports, notamment le va’a. Ici, le terrain de jeu est incroyable, le lagon nous offre tellement ! J’en profite à fond.
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C’est quoi une journée type de Benjamin ?
Accrochez-vous bien, c’est chargé ! Ça commence par un réveil à 5h30 du matin en semaine pour aller à l’entrainement de 6h à 7h. Je m’entraîne à la Ligue calédonienne de va’a et de canoë-kayak avec les autres gars de l’équipe. Nous pratiquons soit le kayak, soit le paddle.
Puis j’enchaîne avec le boulot et j’enfile mon vêtement de commercial sportif jusqu’à 17h. Je travaille chez Licorne Sports pros, une entreprise qui vend des équipements sportifs. Le sport fait partie intégrante de ma vie ! Mon métier est à l’image de mes passions et de qui je suis.
Puis je retourne sur l’eau pour un entraînement de 17h30 à 18h30 environ. Parfois nous poussons jusqu’à 19h mais c’est surtout en été, quand l’ensoleillement le permet. Bien entendu, toutes ces activités sont rythmées par ma petite sieste du midi… Obligatoire pour garder le tempo !
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Tu es aussi champion de Va’a ! Comment en es-tu arrivé à pratiquer ce sport traditionnel si cher au cœur des communautés du Pacifique ?
Champion ? Je ne sais pas si c’est vraiment le terme pour parler de moi ! Ce qui est sûr, c’est que j’essaie de faire de mon mieux pour progresser.
À la base, je viens d’un sport de rame, le kayak, que j’ai commencé à l’âge de 8 ans. Arrivé sur le Caillou, je me suis rendu compte que ce sport n’était pas très développé contrairement à la métropole. Il y avait peu de pratiquants pour peu de compétitions. Comme je suis un peu compétiteur dans l’âme, j’ai cherché un autre sport de rame pour retrouver ce plaisir de me dépasser. C’est un ami qui m’a parlé du va’a – petit clin d’œil à Seb d’ailleurs – en me disant que le niveau était élevé et que ça me plairait !
J’ai essayé et je suis tombé sous le charme de ce sport. Non seulement la concurrence est rude mais j’y ai retrouvé les bases du kayak. Nous sommes dans le Pacifique, c’est un sport local et ça me paraissait évident de m’adapter à la culture. Le va’a fait partie de l’identité sportive du Pacifique et je crois pouvoir dire qu’il fait aussi partie de la mienne maintenant ! Appartenir à cette communauté est très gratifiant.
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Tu participes à des compétitions régionales mais aussi à l’international ! À quelles compétitions as-tu participé ? Et pour quel résultat ? Quelle est la victoire dont tu es le plus fier ?
L’année dernière ont eu lieu les mini-jeux du Pacifique. Je pense que c’est le plus bel événement auquel j’ai participé jusqu’à maintenant. Déjà parce que c’est la première compétition internationale à laquelle je prenais part avec l’équipe de Calédonie. Et puis parce que nous avons remporté l’or en V12 en 500 mètres face aux Tahitiens ! L’équipe calédonienne avait déjà réussi à les battre en vitesse et participer à renouveler l’exploit était vraiment super !
D’un point de vue personnel, j’y ai participé en solo. J’ai remporté l’argent en V1. Je suis très heureux de cette médaille, c’était mon premier podium à une compétition internationale. Le Tahitien m’a devancé mais ça n’est pas du tout un échec, au contraire. Je le vois comme une motivation de plus pour essayer de remporter l’or sur une prochaine rencontre !
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Quel est ton prochain défi – objectif sportif ?
Cette année est chargée ! Il y a beaucoup de compétitions internationales. Pour commencer, il y a le « Te Aito » en juin à Tahiti, un des plus gros voir le plus gros rendez-vous mondial en va’a ainsi qu’en surfski. C’est une bonne mise en bouche pour préparer les mini-jeux du Pacifique qui se dérouleront en novembre 2023. Pour la première fois cette année, il y aura du surfski en épreuve officielle ! C’est un de mes gros objectifs, en solo et en équipe. J’espère que nous arriverons à défendre nos médailles.
Entre-temps, en août, les Samoa accueillent les Championnats du Monde de va’a. Je m’entraîne à fond pour réussir à intégrer l’équipe et faire partie de la délégation qui ira défendre la Nouvelle-Calédonie. Niveau compétitions internationales, c’est plutôt stimulant ! En plus de cela, il y a évidemment toutes les compétitions et championnats locaux.
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Finalement, entre tous ces sports, as-tu une préférence et pourquoi ?
Choisir un seul sport est compliqué ! Ils ont tous un aspect que j’adore. Parce que je viens du kayak, j’aime beaucoup le surfski, surtout en « down wind ». La sensation de descendre au vent et de venir surfer la houle est absolument incroyable ! Le va’a a une place sentimentale pour moi, c’est culturel et ça me plait de faire partie de cette identité. J’aime aussi beaucoup le surf, que je pratique sur la barrière quand je peux et surtout lors de mes voyages. Franchement, j’ai du mal à choisir…
Allez, pour cette année, je choisis le kayak parce qu’il va être à l’honneur avec les différentes compétitions ! Et aussi parce que c’est mon sport de cœur…
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Tu sembles avoir un lien avec la mer qui va au-delà du sport. Peux-tu nous en dire plus ?
Je suis un enfant de la mer ! J’ai grandi en Bretagne, sur la côte. Depuis tout jeune j’ai les pieds dans l’eau, c’est difficile de me passer du contact avec cet élément. J’ai commencé très tôt les sports de glisse et si je suis venu ici, c’est aussi pour réaliser un rêve de gosse !
Il y a tout pour les amoureux de l’océan : du soleil, des vagues, une faune et une flore aquatique très diversifiées. Comment résister ? Je voulais pratiquer mes sports nautiques toute l’année ! Non pas qu’en Bretagne ça ne soit pas possible mais disons que l’eau chaude et le beau temps favorisent la régularité – et le plaisir ! -.
Dans tous les cas, il m’est impossible de me détacher de la mer. Je suis deux fois par jour dans l’eau ! Mes week-ends sont aussi pensés autour des activités nautiques : surf, plongée, pêche… Je suis dans mon élément dans le bleu de l’océan.
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Quand tu n’es pas sur la mer ou sur un kayak, quelles sont tes occupations ?
Pendant la crise requin, le temps était vraiment long ! Avec le Club, nous en avons profité pour courir et faire de la préparation physique. Cardio et renforcement musculaire pour le plus grand plaisir de notre coach ! La salle de sport reste primordiale pour de bons entrainements sur l’eau et notre préparateur physique nous aide sur tous ces aspects.
En dehors de ça, j’aime beaucoup la randonnée ! La Nouvelle-Calédonie a de très beaux reliefs et des chemins à explorer à pied. C’est 20% de mon temps libre en général ; j’ai encore beaucoup de choses à découvrir !
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Un dernier mot pour nos lecteurs (et tes fans) ?
Je ne sais pas si j’ai des fans, je dirais plutôt que j’ai de bons soutiens ! Mais pour les lecteurs de NeOcean je dirais qu’il faut profiter de tout ce que le lagon nous offre tout en le respectant ! C’est primordial et l’actualité ne fait que nous le prouver… Je pense qu’il faut apprendre à écouter la nature et ne pas la forcer.
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