Goéland, l’îlot qui vole la vedette

Série “Îles et îlots calédoniens” – épisode #14 – îlot Goéland

Bozu la bande et bienvenue sur NeOcean ! N’Do, Tenia, Brosse, Signal, Porc-Épic, Goéland… si ces noms ne vous disent rien, c’est que la Calédo a encore beaucoup de secrets à vous révéler ! Dans cette série d’articles, notre équipe part à la découverte des îles et îlots néo-calédoniens pour vous fournir un maximum d’infos sur ces petits morceaux de paradis émergés. Aller, on barre à l’îlot !

Après vous avoir emmenés en virée au Phare Amédée, on largue cette fois les amarres direction l’îlot Goéland. Ce petit coin de paradis situé dans le lagon sud, pas très loin de Nouméa, est souvent snobé au profit des gros noms comme Signal ou l’îlot Maître. Et pourtant, il cache bien des trésors, et pas que des coquillages. Pour ce nouvel épisode de notre série consacrée aux îles et îlots du caillou, on vous embarque dans une journée sur ce spot aussi discret que sublime, et presque typique, parce que Goéland n’est pas un îlot comme les autres. Il est protégé et classé en réserve naturelle intégrale saisonnière !

Le calme avant la ponte

Départ matinal de Port Moselle avec la bande ; glacière pleine, enceintes et manous embarqués sur le boat des copains. Direction plein sud, pour une traversée d’environ quarante minutes. On a de la chance pour cette journée de début de saison fraîche, c’est « pétole », et le ciel est aussi dégagé que notre agenda.

On se rapproche de l’îlot, reconnaissable à son croissant de sable blanc qui fait frissonner d’envie les amateurs de bronzette. Mais attention, pas question d’y poser les pieds à n’importe quel moment ! Goéland est une zone ultra-protégée entre le 1er octobre et le 31 mars, période durant laquelle les oiseaux marins viennent y pondre, couver et élever leurs petits. Pendant ces six mois, interdiction formelle de débarquer, et c’est pas pour rien. On a donc sagement attendu le mois d’avril pour venir s’y poser, sans déranger les voisins à plumes.

Goéland — *Il fait toujours plus beau en mer @ NeOcean*

La règle des 3 P, Plage, PMT et pétrels

Ancre jetée, il y a déjà quelques bateaux autour de nous mais l’îlot est désert, calme, presque timide. On débarque tranquillement, en respectant les zones qui restent sensibles, même hors saison. Au programme de la journée, volley, pique-nique sur le sable (pas encore trop froid pour le début de la saison fraîche) et bain de soleil bien mérité.

Autour de nous, le ballet des oiseaux continue. Sternes huppées, noddis noirs, frégates, pétrels, etc. Goéland, c’est un peu l’aéroport international des oiseaux marins. Même hors de la période de nidification, certains traînent dans le coin, comme s’ils gardaient un œil sur leur bien immobilier. Et sous l’eau, le spectacle est aussi là avec un récif autour de l’îlot qui est vivant, coloré, vibrant. De quoi donner envie de passer en mode PMT !

Petit pas pour l’îlot, grand pas pour les oiseaux

Goéland est peut-être petit (minuscule même), mais il a un rôle immense dans l’écosystème marin calédonien. C’est un site de reproduction majeur pour plusieurs espèces d’oiseaux marins, souvent vulnérables. D’où son classement en réserve naturelle intégrale saisonnière, une mesure essentielle pour leur garantir tranquillité, sécurité, et avenir. C’est un peu comme un hôtel cinq étoiles, version volatile. Personne ne vient faire la fête pendant qu’ils élèvent leurs poussins. Et ça fonctionne, chaque année, ce sont des milliers de piafs qui y font leur nid. En visitant ce type de site en dehors des périodes sensibles, on apprend à mieux les connaître pour mieux les protéger.

Goéland, on touche avec les yeux

On finit la journée un verre de kombucha à la main (bon ok, peut-être une bière…), en regardant les dernières sternes tourner autour de nous avant d’entamer le retour vers Nouméa avec un sunset magnifique comme on les aime tant ici.

Goéland, c’est pas l’îlot de la grosse fiesta, c’est plutôt le spot parfait pour se reconnecter à la nature, observer, écouter. Un coin de lagon aussi fragile que précieux, où la vie bat en rythme avec le vol des oiseaux. Et franchement, on n’en demandait pas plus pour cette journée.