Des navires scientifiques, la Nouvelle-Calédonie en a plus d’un dans sa manche ! Précédemment, nous vous parlions de l’Antéa, le nouveau bateau de la flotte océanographique française du Pacifique. Aujourd’hui, sa grande sœur est à l’honneur. En effet, l’Amborella vient d’effectuer une mission du 9 au 19 mai dernier. Ce voyage de dix jours a embarqué une équipe du SHOM afin d’effectuer des mesures sur les profondeurs et le relief de l‘océan dans le « V des Chesterfield ». Cette zone doit son nom à un récif corallien en forme de V et représente une zone de nourrissage de la sterne néréis, petit oiseau blanc au haut du crâne noir, emblématique du Caillou mais menacé d’extinction !
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Un navire multitâches au service des Calédoniens
Depuis 2011, le navire multi-missions sillonne principalement le Parc Naturel de la Mer de Corail ainsi que l’ensemble de l’espace maritime calédonien. Cet espace correspond à la Zone Économique Exclusive (ZEE) et aux zones lagonaires relevant des compétences des Provinces. Les objectifs des scientifiques à son bord sont clairs : renforcer le suivi des îles éloignées, appuyer les actions des Provinces et des organismes scientifiques et aider les pêcheurs à trouver de nouvelles ressources.
Pour remplir ces innombrables missions, l’Amborella se devait d’être adapté aux longs voyages. Au-delà de sa taille imposante – vingt-quatre mètres de long pour quarante-neuf tonnes -, il peut parcourir jusqu’à 1 500 miles nautiques en autonomie avec une allure moyenne de dix nœuds. Traduction pour les moins experts du langage maris : 2 778 kilomètres, à une allure de vingt kilomètres par heure. Ça en fait de la journée en mer ! En outre, ce beau bébé doit être piloté par un équipage de cinq membres avec la possibilité d’embarquer cinq personnes de plus à bord. Impressionnant mon commandant !
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Et cette nouvelle mission ?
Pour son départ, Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement responsable de la gestion du PMNC, avait à cœur de rencontrer l’équipage avant que l’Amborella largue les amarres. Investi dans sa volonté de préservation de notre monde sous-marin, sa présence est gage de soutien aux différentes actions entreprises dans ce sens. Mission n°- on ne les compte plus – : recueillir des données pour établir des voies maritimes et détecter la présence de navires.
Pour ce faire, les scientifiques ont étudié les fonds marins dans le but de créer de nouvelles voies maritimes aux îles Chesterfield. Puis, ils ont placé des bouées acoustiques sur ces routes afin de notifier la venue de bateaux non autorisés dans les zones sensibles du parc. Cette installation a pour but d’améliorer considérablement la surveillance de cet espace afin de sauver nos amis de l’océan du braconnage. Une belle façon de poursuivre l’objectif de préservation de nos réserves marines XXL d’ici 2030 !
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Passion, mission, adaptation
Tel un bon père de famille, cette machine impressionnante assure donc la bonne surveillance de notre patrimoine maritime en adaptant ses missions. Depuis douze ans et avec pas moins d’une dizaine d’activités par an en moyenne, le navire veille vaillamment sur nos eaux. Il assure, entre autres, le suivi subaquatique de nos récifs ou encore la pose des dispositifs de concentration de poissons. Vous l’aurez compris, même si le nom Amborella évoque une douce plante à fleurs endémique du Caillou, le navire multi-missions est définitivement bien plus que ça. Prêt pour la prochaine mission ?
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