Jeudi 3 avril, la rédac’ a assisté à une conférence de presse donnée par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. À la barre : Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement en charge de la transition écologique et du changement climatique, Anne-Sophie Carnuccini, directrice de l’Agence Néo-Calédonienne de la Biodiversité (ANCB), et Thibaut Bizien, co-président du collectif des associations calédoniennes. L’annonce du jour : le lancement officiel d’un fonds de soutien de 200 millions de francs à destination des associations qui œuvrent pour la biodiversité. Un coup de pouce salutaire après une année 2024 mouvementée, qui a fragilisé bon nombre d’acteurs de terrain. Ensemble, ils ont détaillé les contours de ce nouveau dispositif.
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Des associations à bout de souffle
Jérémie Katidjo Monnier a d’abord tenu à nous rappeler le contexte. Les événements de mai 2024 ont lourdement impacté les associations environnementales, déjà fragilisées, avec des subventions réduites voire supprimées. Malgré leur résilience, beaucoup peinent à garder la tête hors de l’eau. Face à cela, le gouvernement a décidé de dégainer une aide exceptionnelle de 200 millions de francs pour les années 2025 et 2026. Ce fonds s’adresse à toutes les associations ayant un lien avec la biodiversité, de la sensibilisation à la reforestation, en passant par la protection des récifs.
Il sera géré par l’ANCB, pour accompagner toutes les structures, des plus petites aux plus costaudes. Pas de jaloux : l’idée, c’est que tout le tissu associatif puisse en bénéficier. Car au-delà de l’environnement, ce sont aussi des emplois qui sont en jeu.
« Il y a un tissu social essentiel que l’on veut reconstruire, surtout en ce moment.» – Jérémie, brodeur de solutions durables
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Un fonds qui redonne de l’élan
Anne-Sophie Carnuccini a pris le relais pour préciser les modalités. L’appel à projets est déjà en ligne sur le site de l’agence. Toutes les associations peuvent candidater, à condition de présenter un projet en phase avec les objectifs du fonds, notamment la reforestation, la restauration écologique, la sensibilisation, les actions locales… Autre détail exceptionnel, il prendra en charge toutes les dépenses nécessaires au bon déroulement du projet : fonctionnement, salaires, matériel… tant que le projet est cohérent, réalisable et utile à la biodiversité, c’est bon.
Chaque structure bénéficiera donc d’un montant entre 200 000 et 10 millions de francs. Un accompagnement personnalisé est aussi prévu avec une personne référente dédiée à l’appui des porteurs de projets, pour les aider à monter leur dossier.
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Des assos prêtes à relever le défi
Dernier à prendre la parole, Thibaut Bizien, co-président du collectif des associations de Nouvelle-Calédonie, a pris le temps de souligner à quel point ce fonds est attendu et nécessaire. Depuis près d’un an, les associations environnementales, déjà fragiles, ont dû affronter la crise sans bénéficier de dispositifs de soutien adaptés. Certaines ont vu leurs financements coupés, leurs projets suspendus, voire leur activité complètement gelée. Et jusqu’à aujourd’hui, aucun dispositif spécifique ne leur était destiné. Avec ce fonds, c’est enfin une reconnaissance concrète de leur rôle dans la société, mais aussi un levier pour relancer la machine. Car au-delà de la crise actuelle, Thibaut a tenu à rappeler l’urgence à venir, celle du changement climatique.
« Même si la crise politique est importante, la crise climatique l’est tout autant, et elle sera beaucoup plus durable. » – Thibaut, réaliste mais pas fataliste
Inondations, sécheresses, impacts sur l’agriculture et plus largement sur nos modes de vie ; les conséquences sont déjà là, et les associations ont un rôle clé à jouer pour préparer le territoire à y faire face. Grâce à ce coup de pouce, elles vont pouvoir maintenir leurs activités, continuer à sensibiliser, à mobiliser localement, et à construire la résilience dont la Nouvelle-Calédonie a besoin.
Tout comme Thibaut, on espère que ce fonds en appellera d’autres, pour soutenir les associations de tous secteurs, trop souvent laissées sur le quai quand le navire tangue.
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À vos projets !
L’appel à projets est ouvert du 17 mars au 26 octobre 2025, avec plusieurs dates de relève déjà prévues : 14 avril, 11 mai, 22 juin, 3 août et 26 octobre. Toutes les infos pratiques sont disponibles sur le site de l’ANCB. Alors si vous avez un projet qui protège, restaure ou fait rayonner la biodiversité calédonienne, ce fonds est fait pour vous. C’est le moment de sortir les idées du tiroir, de donner un coup de boost à vos actions et de montrer que les solutions locales peuvent avoir un grand impact.
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