L’information circulait depuis quelques temps : elle est désormais officielle ! Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement en charge du Parc, a porté un projet de grande ampleur : créer de nouvelles zones maritimes dans l’espace calédonien. Pari réussi : 100 000 kilomètres carrés de réserves ont été ajoutées. Une décision rendue possible grâce à l’intérêt des Calédoniens pour le projet.
Il s’agit d’une avancée majeure pour protéger notre Caillou et sa biodiversité exceptionnelle. Ces nouvelles réserves – au nombre de cinq – permettent ainsi de placer 10% de l’espace maritime du Parc naturel de la mer de Corail sous protection forte. Objectif de nos élus au gouvernement : faire du Parc un modèle de préservation de la biodiversité au niveau mondial.
__
Un travail colossal
Les recherches scientifiques ont été massives : il a fallu identifier plusieurs zones ; celles d’intérêts écologiques prioritaires des monts sous-marins, les zones de reproduction des baleines à bosse, les îles et récifs éloignés… et aussi celles de reproduction et de nourrissage des oiseaux – très importantes ! Alors où se situent exactement ces nouveaux espaces ? Réponses : sur la Ride de Norfolk, le Sud du Bassin de Fairway, la Ride d’Entrecasteaux, la Fosse des Nouvelles-Hébrides, et l’Ile de Walpole.
« Avec la création des nouvelles réserves, notre parc a le potentiel de devenir une véritable référence dans le monde. »
Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement en charge du Parc
L’autre bonne nouvelle, c’est qu’en plus des nouvelles réserves, celles déjà existantes – Bellona et les Atolls d’Entrecasteaux – sont désormais des réserves intégrales, et plus simplement naturelle. Conséquence : leur niveau de protection est plus élevé.
Cette avancée majeure pour le Parc naturel de la mer de Corail est aussi l’occasion de prendre en compte la vision du monde kanak sur l’océan. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, les monts sous-marins ont une symbolique forte dans la culture kanak ; ils constituent un monde de silence, de tranquillité et de paix, où reposent l’esprit des morts. Un travail a donc été fait en collaboration avec les autorités coutumières : des noms en langue vernaculaire vont être définis pour plusieurs réserves du parc.
__
Stratégie Pacifique
Le Parc naturel de la mer de Corail devient plus important pas seulement en termes de zones, mais aussi en matière de diplomatie verte. Kézako ? C’est tout simplement une diplomatie qui a pour objectif de protéger l’environnement et ses ressources.
Dans ce cas précis, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie échange avec les gestionnaires de parcs de nos voisins du Pacifique : l’Australie, le Vanuatu, les Îles Fidji et les Îles Salomon. Il souhaite bâtir un empire écologique dans le Pacifique. Et c’est parfait, puisqu’en septembre dernier, soixante-dix pays ont signé un traité international de protection de la haute mer. Un contrat qui va permettre de créer de nouvelles aires marines protégées dans les eaux internationales. Et pour celui qui se bat pour la protection du Parc naturel de la mer de Corail – j’ai nommé Monsieur Katidjo Monnier – la région Pacifique a un rôle clé à jouer pour la sauvegarde des grands équilibres marins.
« Avec la création des nouvelles réserves, la Nouvelle- Calédonie montre son volontarisme pour engager une dynamique régionale qui renforcera la coopération avec nos amis du Vanuatu, des Iles Salomon, des Iles Fidji, et de l’Australie »
Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement en charge du Parc
Bilan : l’espace maritime calédonien compte désormais 136 830 km2 de réserves – soit l’équivalent de la taille de la Grèce ! Bref, un beau cadeau pour l’environnement, pour notre petit Caillou perdu au milieu de l’océan Pacifique… à l’aube des dix ans de la création du Parc.
__