Préserver les îlots de Païta, c’est tout le sens du projet CONNECT’Iles, porté conjointement par la Ville de Païta, l’association Gardiens des Îles et le bureau d’études Littoralys. Ensemble, ils unissent leurs forces pour protéger sept îlots emblématiques face aux pressions humaines et aux effets du changement climatique.Financé par le programme BESTLIFE2030 et soutenu par l’Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité (ANCB) et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie via le Fonds de la Nouvelle-Calédonie en soutien aux associations œuvrant pour la biodiversité, ce projet participatif mise sur l’action locale, la sensibilisation et l’implication des usagers du lagon. Pour en savoir plus sur cette aventure collective, la rédac’ a rencontré Nathanël Ambroise, coordinateur du projet au sein de l’association Gardiens des Îles.
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Peux-tu nous raconter ce qui a motivé Gardiens des Îles de se lancer dans le projet CONNECT’Iles ?
Le projet CONNECT’Iles est né d’une collaboration entre la Ville de Païta, porteuse du projet, l’association Gardiens Des Iles qui portait ce projet depuis 2020, co-porteuse, et le bureau d’études Littoralys, qui accompagne la maîtrise d’ouvrage. Ces trois acteurs travaillent ensemble depuis plusieurs années sur des thématiques liées à l’environnement et à l’aménagement du territoire. On peut citer par exemple l’Atlas de la Biodiversité Communale de Païta ou encore le projet DRIM 300 sur l’île Ange.
Avec CONNECT’Iles, ils ont souhaité unir à nouveau leurs forces pour agir sur sept îlots de Païta, afin de réduire leur vulnérabilité face aux pressions humaines et aux effets du changement climatique. L’opportunité s’est présentée grâce à l’appel à projets BESTLIFE2030, un programme de subvention cofinancé par l’Union européenne et la Banque Socredo, et coordonné par le Comité français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Le projet bénéficie également du soutien du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, via l’Agence Néo-Calédonienne de la Biodiversité, dans le cadre du fonds d’aide aux associations environnementales.
Le constat de départ est clair : les îlots de Païta, du fait de leur proximité avec Nouméa et des zones littorales habitées, mais aussi parce qu’ils ne sont pas classés en aire protégée, sont très fréquentés par les plaisanciers. Pourtant, ces îlots abritent des enjeux écologiques majeurs : ils servent de sites de nidification pour certaines espèces d’oiseaux marins, accueillent des espèces protégées ou endémiques comme le tricot rayé et les tortues, et abritent des écosystèmes patrimoniaux tels que les herbiers marins, les récifs coralliens ou encore la forêt sèche.
L’objectif du projet est donc de trouver un équilibre entre les activités humaines et la préservation de ces milieux naturels, en mettant en place une gestion de proximité concertée et durable.
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Entre plantations, ramassage de déchets, sensibilisation, le projet est riche ! Quelles sont les actions phares déjà mises en place, et celles à venir ?
En effet, plusieurs actions concrètes sur le terrain sont déjà en cours ! Nous avons commencé par des missions de sensibilisation sur les îlots Ange et Ronde, qui sont parmi les plus fréquentés. D’ici le mois de décembre, nous préparons également des opérations de ramassage de déchets ainsi que des campagnes d’arrachage des Opuntias, aussi appelés figuiers de Barbarie.
En parallèle, nous prévoyons de mener des suivis environnementaux portant sur les oiseaux marins, le trait de côte et les formations végétales. La mise en place de Solutions Fondées sur la Nature (SFN) et la valorisation des savoirs locaux, telles que la restauration de la végétation pour lutter contre l’érosion. Enfin de la protection des zones de nidification des oiseaux marins afin de limiter les perturbations et favoriser leur reproduction.
Ce qui est important, c’est que toutes ces actions sont participatives : nous souhaitons impliquer les usagers et acteurs des îlots pour qu’ils prennent part à ces missions et deviennent, eux aussi, gardiens de ces espaces naturels. Ces actions seront menées sur les îlots tout au long de la période du projet.
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Quelles sont vos perspectives pour le projet CONNECT’Iles dans les prochains mois ?
Le projet CONNECT’Iles ne fait que commencer ! Il s’inscrit dans une démarche sur deux ans, avec encore de nombreuses actions à venir, notamment les missions de terrain dont nous avons déjà parlé.
Dans les prochains mois, le projet va prendre de l’ampleur, non seulement à travers les actions concrètes menées sur les îlots, mais aussi grâce aux échanges et concertations que nous souhaitons développer avec l’ensemble des parties prenantes. L’objectif est vraiment de fédérer les acteurs de l’environnement autour d’une dynamique participative : la Mairie de la Ville de Païta, la Province Sud, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, les associations et ONG environnementales, des entreprises privées, mais aussi la société civile, notamment les usagers des îlots et les habitants de la zone sans oublier les jeunes au travers des établissements scolaires du secondaire.
À terme, notre ambition est de mettre en place une gestion de proximité concertée et durable, qui permette de préserver ces espaces tout en maintenant les usages existants. Et si nous réussissons ce pari, nous aimerions étendre cette démarche à d’autres îlots du territoire. Ce serait une belle façon de valoriser l’expérience acquise à Païta et de contribuer plus largement à la préservation du littoral calédonien.
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