« Allô oui, j’ai un petit problème, je suis à la dérive avec mon bateau dans le lagon… Vous pouvez venir me secourir ? ».

Un galérien fictif du lagon…

Ni une, ni deux, la SNSMSociété Natio­nale de Sauve­tage en Mer – est appelée et grimpe sur son Nautile pour venir vous secourir ! Si nous vous avions déjà présenté cette association il y a quelques mois, il nous semblait tout aussi important de vous présenter l’un de ses membres : Marc Sabatier, le Président fraîchement nommé.

Rencontré lors de l’Ocean Hackathon 8, Marc intervenait en qualité de Vice-Président du Cluster Maritime de Nouvelle-Calédonie. Preuve que son lien à l’océan se retrouve dans toutes ses activités : impossible, donc, pour lui de se tenir écarté de la mer ; rencontré à Port Moselle, il nous raconte son investissement de longue date dans la SNSM.

Marc Sabatier
© NeOcean

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Bonjour Marc, merci de nous accueillir à la SNSM ! Est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?

Je suis un enfant de la mer, j’ai grandi les pieds dans l’eau. Originaire de la Baule, j’étais sur un bateau dès 3 ans ! Je suis un amoureux de la mer et de la voile que j’ai pratiquées très jeune. D’abord moniteur de voile, j’ai fait de la compétition. Mon univers amical se compose essentiellement de personnes aussi passionnées, comme les frères Peyron, les frères Pajot…

Quand je me suis expatrié en Nouvelle-Calédonie, il y a 35 ans, j’ai continué à avoir un lien fort avec la mer. C’est difficile de ne pas l’avoir ici ! Quand je suis parti à la retraite en 2019, je me suis évidemment dirigé vers une activité associative en rapport avec la mer : la SNSM. Pour moi, le sauvetage en mer est intrinsèque à la navigation. J’ai commencé en tant qu’équipier-canotier qui a pour mission de participer à toutes les manœuvres et actions de secours, sur le pont ou dans la mise en œuvre des équipements du bord. Puis, au fur et à mesure de formations et d’investissement, j’ai pris plus de responsabilités et, depuis le 1er janvier, j’ai été nommé Président.

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Un bel engagement maritime ! Qu’est-ce qui te plaît dans ton rôle de Président ? Comment fonctionne une station de la SNSM ?

Je travaille en tandem avec le patron de station. Nous avons des missions très différentes, ce qui fait que nous sommes totalement complémentaires pour faire fonctionner l’association. Concrètement, le président de la station de sauvetage représente localement le président national de la SNSM, met en œuvre les décisions du Conseil d’administration et coordonne ou supervise l’ensemble des activités de la station. Il est plutôt dans le côté administratif.

Le patron de station, lui, est plutôt dans la partie pratique : au-delà de son rôle à bord comme éventuel patron de sortie, il est chargé de différentes fonctions à terre : composition de l’équipage, supervision de la formation des membres d’équipage, de leur entraînement, de leur sécurité, du maintien en condition opérationnelle des moyens de sauvetage et de leur conformité règlementaire. Il propose la nomination des patrons de sortie à la mer.

L’ancien Président, Raphaël Riquet, souhaitait passer la main après quatre ans de loyaux services. Je lui ai donc succédé avec, pour m’épauler, un vice-président et une vice-présidente. Il y a une féminisation de la SNSM et c’est vraiment super ! J’ai très envie de continuer à valoriser une association mixte, que ce soit au niveau des femmes, au niveau des profils des bénévoles… En effet, nous avons un roulement assez important et régulier puisque ce sont souvent des expatriés ou des militaires qui postulent.

En effet, en France, nous avons une « tradition » du sauvetage qui est très ancrée. La SNSM est le reflet de cela puisque c’est un modèle qui existe dans peu de pays. Les services de secours sont généralement professionnalisés alors que nous fonctionnons sous forme de bénévolat. Le coût serait trop important… Heureusement, nous avons de généreux donateurs privés et des aides institutionnelles comme la province Sud. Nous organisons aussi une journée internationale des sauveteurs en mer pour essayer de faire connaître notre association et récolter quelques dons en vendant des goodies.

Il existe 5 stations sur le territoire : Koumac, Boulouparis, Thio, Lifou et Nouméa. Nos moyens sont de taille différentes en fonction des missions. Pour entrer dans l’association, il y a des prérequis obligatoires : le permis côtier et un niveau de secourisme. Une fois accepté, l’association offre pas mal de cours de secourisme pour continuer à se former. C’est très bon vivant, nous rencontrons beaucoup de gens d’univers très différents.

SNSM
Ça en fait des missions ! © NeOcean

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Ton engagement à la SNSM est donc très lié à ton rapport à la mer et à la navigation… Est-ce que tu as une anecdote à raconter à nos lecteurs sur une mission qui t’aurait marquée au sein de la SNSM ?

Je ne pourrais pas vivre loin de la mer ! Le bateau, c’est ma passion, la mer, mon quotidien. Je continue à naviguer régulièrement et au large. J’ai fait énormément de formations en étant dans l’association, des cours de secourisme, des stages pour me perfectionner… Bref, je suis un amoureux de la mer et j’ai besoin de m’engager à hauteur de cet amour.  

Je me souviens d’un accident qu’il y avait eu à la sortie du port Moselle : un bateau au mouillage a pris feu. On nous a prévenu qu’il y avait des bouteilles de gaz à bord ce qui annonçait une mission un peu délicate… Si notre vedette est bien équipée, nous n’avons pas les équipements des pompiers pour autant ! Nous sommes allés chercher une moto-pompe à mousse pour éteindre le feu. Nous avons réussi à éteindre le feu après de longues minutes sans incident majeur supplémentaire. Malheureusement, le bateau était très abimé et tout ce qu’il y avait dedans, était parti en fumée. C’est assez poignant car le monsieur à qui il appartenait vivait dessus. Pour autant, globalement, ce sont des missions d’assistance à personne en danger dans le lagon, des gens qui ont des problèmes avec leur bateau.

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